En ce temps fragile et fâché, la géographie de tes mouvements me fascinait.
Brûlant, je t’avais observé dans la foule, à Strasbourg, à l’angle des boulevards et des landes colorées. Je t’avais croisée crue à croquer au détour des industries passantes, grisé par la cadence de tes pas. Derrière moi, les citernes me suivaient toujours, pugnaces délices à portée de bouche. Chimères bradées dont personne ne voulait. Alcools. La ville était sans âge et les rues sans panneaux. Je me réveillais.
Tu avais trouvé mon rêve nu se heurtant à la fenêtre et prêt à s’envoler. Tu avais essayé de le retenir en le nouant dans tes longs cheveux migrants. Mais cela te faisait souffrir. Tu avais cru percevoir dans le songe que les débris se rassemblent et se soudent ou se brisent en morceaux plus petits encore. Et qu’un livre quelque part rapportait l’affranchissement d’un faune.