Je me suis réveillé apatride, bancal à cheval sur un estuaire brûlant.
Clin de tête, ce paysage perplexe trouble ma faune, me perd et me bouscule.
Le nord suture le sud, rives ou rivages.
Ma peau et ses souvenirs à qui me dit si je viens de la mer,
de ses villes profondes, de ses cheveux tourbillons et de ses mots lents.
Ma langue et ses odeurs fantômes à qui me dit si je viens de la terre,
de ses landes arides, de ses paysages versatiles et de ses chutes promptes.
Je me suis réveillé fouillant les herbes folles, inventant ton profil au milieu des marées,
livrant bataille salée au sable, peignant-griffant-mordant-embrassant tout ce que filtre mon corps.
Et cherchant la source de l’eau sur un estuaire brûlant.