Tes cheveux sont un peuple émigrant et furieux que nul ne peut dompter.
Ni même tes doigts touchants, tes doigts en peine, ta bouche.
Tu navigues et nous regardes remonter les eaux en cascade de ton printemps profane.
Le froissement de ta peau et l’ombre entre tes pas anéantissent deux mille ans de christianisme obstiné.
Tu vois, nous sommes nus et courons ivres après ton erre.
Tu te meus peu mais les feuilles des saisons tièdes se livrent folles au passage de tes regards silencieux.
Tu es le vent.
Nous ignorons tout de tes courants. Et pourtant, nous voulons nager dans tes bras profonds.
Tu es la soif violente issue de nos absences.
La parole avant de naître.
Tu es le sel.