Babylone
J’ai déshabillé tes icônes
Et j’ai gravé sur tes murs
De grands soleils gris d’automne
et la mémoire de nos figures
Babylone
On ira baigner dans tes ports
S’empêtrer, s’embrasser
À en finir ivres morts
Ivres de vie et de passé
Babylone
où sont allés tes trépassés
Les âmes chéries de nos nuits noires
À qui on s’adresse en pensée
Quand la faim, c’est de trop boire
Babylone
Regarde au nord quand vient l’aurore
Tes gueules cassées sont des caresses
Qui en disent plus sur nos sorts
Que les carcasses de nos maîtresses
Babylone
Y’a plus d’heure ni de lieu
Tes ombres qui dansent sont des boussoles
Et quand je sombre dans tes feux
J’entends un enfant qui rigole
Babylone
Quand je glisserai sous tes trottoirs
Corps à corps bleu dans tes dédales
Étendu pour le dernier soir
Je t’aimerai horizontal
– – –
Texte et photographie : Guillaume Le Vot