J'ai une armée de sentiments
que je chausse quand il me prend,
des morceaux de temps, des souvenirs d'un autre présent, des odeurs parmes,
et je vois le monde d'un autre que je fus,
ou que je serai en janvier.
Le monde autre.
Les lendemains de tempête te laissent en bataille, mais tes cheveux ont récolté de quoi nourrir ta folie, des moissons de discussions à venir, des images délavées, des étoiles.
Plisse encore un peu tes yeux,que ta mémoire agisse à la manière d'un sténopé olfactif,
Atrophie avec délice tes sens,
Glisse entre la nuit et le jour furtif
Que je me réjouisse de devenir soleil dans l'interstice de ton regard réglisse.
Le soleil en fusion dégouline dans les villes en quête de dieux,
il pratique une inquisition brûlante et sans équivoque qui ne laisse que deux choix :
un océan de lave ou un pays d'ombres et de murmures.
Même nu, déserté ou hagard,
même mort, austral ou cannibale,
même perdu, même sauvage,
je te reconnaîtrai à l'odeur de tes pensées florales.
Guillaume Le Vot
Avril 2018