On a vécu des rêves qui ressemblent à des journées éthérées et dont l’empreinte nous laisse la certitude absolue d’une ubiquité temporelle. Un déjà-vu. Le temps de fermer les paupières. Puis de les réouvrir lentement. Et il s’est passé une journée, un long rêve éveillé, une parenthèse dans une vie qui n’est pas vraiment la notre, mais que nous vivons bien là. Des voitures profilées stationnent le long des rues, les femmes portent des pantalons, les cigarettes ont des filtres américains mais j’ai la certitude que je me suis réveillé il y a cent ans. Je quitte ma chambre, je quitte Paris, je pars vers la mer. Les chemins, les routes, les paysages, je les connais. Les visages me sont familiers. Je suis déjà passé par là en 1900, ou à un autre moment.